Débutant IOBSP ? Retour sur les bases commerciales !
Se lancer comme IOBSP spécialisé en financement ne s’improvise pas. Cela demande de beaucoup se former sur les produits et la partie réglementaire.
Ainsi, la profession d’Intermédiaire en Opérations de Banque et en Services de Paiement (IOBSP) est souvent perçue par le grand public comme strictement financière.
Mais son essence repose avant tout sur une compétence fondamentale : l’art commercial.
En effet, un bon IOBSP excelle avant tout dans l’art de tisser des relations et de les entretenir, en inspirant confiance. Revenons sur quelques principes fondamentaux de la relation clientèle qui pourront vous aider à faire vos premiers pas commerciaux.
Un métier avec des obligations fiduciaires et un devoir de conseil
Un courtier en crédits ne vend pas n’importe quoi : il propose des produits de financement qui, en cas d’inadaptation au profil du client, ont le potentiel de fortement nuire.
Il est donc très important de développer une éthique irréprochable et de mettre tous les moyens en œuvre pour adapter chacun des contrats aux besoins spécifiques des clients.
En somme, la profession a des obligations fiduciaires à l’égard de son client et se doit de s’assurer de bien maîtriser son sujet avant d’affirmer quoi que ce soit (devoir de conseil).
Premiers pas comme IOBSP : l’importance du drill (répétition) et de la gestion des objections
Dans un métier commercial, l’important est surtout d’avoir le bon état d’esprit.
C’est-à-dire ? Tout simplement que la première chose à vendre, c’est soi-même et ses compétences. Le client doit ressentir qu’il est en confiance avec vous et que vous trouverez une solution à son besoin.
Au début, vous ferez sans doute quelques faux pas et n’arriverez pas à closer certains accords que vous avez pourtant trouvés faciles. Ne baissez pas les bras, et continuez à cheminer dans une démarche positive !
Vous devez répéter, répéter, répéter, et surtout, apprendre à gérer les objections. Pour ce faire, vous devez maîtriser l’ensemble des produits proposés à la perfection et pouvoir répondre à toutes les questions qui peuvent exister sur le sujet. Quels sont les frais ? Pourquoi passer par un courtier tel que vous ? Qu’ai-je à gagner avec un tel produit par rapport à ma situation ? Quels sont mes risques ?
Vous pensez que répéter 20 à 30 fois suffit ? Peu importe votre niveau, vous serez surpris de voir à quel point vous pourrez toujours ajouter cette « chose en plus », qui peut créer du lien émotionnel, et faire toute la différence dans un rendez-vous client : un bon exemple, une métaphore, une comparaison etc. !
l’IOBSP doit s’intéresser avant tout à son client potentiel
Quand ils commencent leur discours , certains courtiers passent de nombreuses minutes à parler du produit en termes techniques très complexes Peu confiants vis-à-vis d’eux-mêmes, ils pensent qu’ils passeront ainsi aux yeux du prospect pour un expert.
Si vous appliquez une telle approche, une chose est sûre : l’interlocuteur va se sentir exclu de la conversation et commencera fortement à douter de votre capacité à répondre à son problème.
C’est la fameuse scène du « vendez-moi ce stylo ». Il vaut mieux passer du temps à expliquer en quoi un produit répond au besoin concret du client, et s’assurer qu’il s’agit du produit adapté, plutôt que de passer du temps à énumérer des caractéristiques de manière robotique et dépassionnée.
En vérité, un client base sa décision sur une triple confirmation :
- Vous êtes la personne pour l’aider (et vous êtes sympathique)
- Le produit est adapté au besoin
- Le cas échéant, votre entreprise a une bonne image aux yeux du client
Pour travailler sur votre image, il est important de se focaliser sur 3 aspects de votre posture :
- Tout faire pour éviter de dire des bêtises. Pas besoin de parler de manière parfaite, car il est important de ressentir qu’on vous parle naturellement. Mais il est capital de ne pas dire n’importe quoi ou, sujet à mauvaise interprétation.
- Se préoccuper des autres, réellement. Laissez de l’espace au client, reformulez ses besoins et montrez que vous comprenez ses attentes. Il doit sortir de son entretien en se disant « Cette personne me comprend, je veux travailler avec elle ! ». N’oubliez pas d’écouter activement.
- Être un expert sympathique. Au début, il est normal de ressentir du stress, de douter de soi et de ressentir quelque chose qui ressemble au syndrome de l’imposteur. C’est même bon signe : c’est que vous ne voulez pas passer pour quelqu’un que vous n’êtes pas et que vous souhaitez bien faire votre travail. Mais, rappelez-vous cette phrase essentielle : « Prévoir rend le pas assuré ! » Ne négligez pas vos préparations et rappelez-vous qu’un bon IOBSP ne force pas. Il éduque, conseille et coache son client, dans un état d’esprit de partage et d’ouverture.
Calibrer son langage non verbal, comprendre que l’être humain n’est pas rationnel
Vous pensez que l’être humain est un être rationnel ? Pourtant, comme nous l’avons rappelé dans un précédent article, Albert Mehrabian, professeur de psychologie californien, explique que le sens des mots, le ton et la voix représentent respectivement (en importance) 7 %, – 38 % – 55 % de la communication personnelle. En fait, tout se joue dans les premières secondes d’un échange. Une voix posée et assurée, un sourire perceptible et un langage corporel ouvert sont autant d’atouts pour captiver et rassurer un prospect.
Si vous doutez de votre offre, le client le ressent immédiatement. Même s’il faut travailler, les mots de votre discours ont ainsi moins d’impact que votre théâtralité, ou votre manière de les incarner !
Exemples de petites actions qui peuvent faire la différence : Lorsque vous présentez le produit à un client physique, plutôt que de vous positionner face à lui, essayez de vous poster un peu en biais. Le face-à-face classique à un bureau peut créer un sentiment de confrontation et mettre mal à l’aise. Vous pouvez également prendre un bout de papier pour schématiser sa situation avec lui. Cette simple action n’a l’air de rien, mais elle peut vraiment vous tirer de quiproquos fâcheux.
Ne pas se laisser sortir de son cadre
Il est très important de créer une connexion avec un prospect. Mais un IOBSP dont la boutique tourne doit toujours avoir un objectif clair en fin d’entretien : faire avancer le prospect vers la signature.
Non seulement parce que votre temps est une denrée précieuse, mais aussi parce qu’en sortant de votre cadre et en laissant libre cours à l’improvisation la plus totale, vos risques d’erreurs augmentent.
Anticiper les objections et connaître vos réponses à l’avance (sans être un robot)
Un bon commercial sait que les objections ne sont pas des obstacles, mais des opportunités pour rassurer. Pouvoir accueillir l’objection sans jugement, la reformuler pour montrer qu’elle a été comprise, puis questionner. La question est une stratégie très intéressante, puisqu’elle a deux avantages :
- Vous gagnez du temps.
- Vous montrez au client qu’il a la main sur la discussion. Cela le sécurise !
- Vous manifestez un intérêt pour son avis. Excellent pour le relationnel.
Intéressant, non ?
Exemple : Client : « Je ne suis pas sûr que ce soit le bon produit pour moi. » IOBSP : « Je comprends tout à fait que vous souhaitiez le meilleur pour vous. Beaucoup de personnes que j’ai aidées se sont posé la même question, et c’est normal. Pourriez-vous m’en dire davantage sur les raisons qui vous font douter ? »
Enfin, après discussions, apportez une réponse claire et confiante.
Bien sûr, il n’est pas question d’apprendre un prompt par cœur. Adaptez toujours votre réponse au client que vous avez en face de vous. Avec de la pratique, vous saurez vous y prendre sans même avoir à y réfléchir !
Bien suivre un dossier de prospection : ne pas se battre contre des moulins !
Beaucoup de clients ont besoin de temps après un 1er rendez-vous pour se décider. Il est contre-productif de leur mettre une pression pour avancer.
Pour avancer sur certains dossiers, n’hésitez pas à relancer intelligemment. Un simple message ou appel pour comprendre dans quelle situation le client se trouve.
S’il y a trop de points de friction, nul besoin d’user votre énergie à vous battre contre des moulins, comme Don Quichotte. Cela risque de générer de la frustration et pour vous et pour le prospect récalcitrant. Passez aux clients suivants et prenez du temps avec ceux qui manifestent un réel intérêt pour vous : partage de conseils, etc.
L’IOBSP doit privilégier l’humain : 3 lectures pour aller plus loin !
L’humain : c’est le cœur de votre métier d’IOBSP.
C’est la raison pour laquelle ceux qui maîtrisent l’art de la relation commerciale arriveront toujours à surpasser ceux qui sont surtout « amoureux » de leurs produits et délaissent la qualité du relationnel.
Nul besoin de consacrer des centaines d’heures de formation pour commencer à devenir un bon commercial. En lisant les bons ouvrages et en acquérant un peu d’expérience, vous devriez obtenir vos premiers résultats. Si vous êtes sur cette page, c’est que vous êtes forcément sur la bonne voie !
Sell or be Sold – Grant Cardone
Vendre : les secrets de ma méthode – Jordan Belfort
Ne coupez jamais la poire en deux – Chris Voss et Tahl Raz