IOBSP : Les questions les plus fréquentes des emprunteurs et comment y répondre
Chaque entretien client de l’IOBSP est unique.
Cependant après avoir présenté une ou plusieurs offres susceptibles de répondre à son ou ses besoins, il est rare que la discussion s’achève et se termine par le closing de la vente.
Nous entrons alors dans une nouvelle phase de l’échange, la fameuse période des questions, qui, bien répondues, ont le pouvoir d’aboutir à une conclusion heureuse : la signature d’un prêt.
Mais il faut savoir que la plupart du temps, des questions sont posées tout au long de l’entretien, et non pas seulement à la toute fin.
Quelles sont celles qui sont posées le plus fréquemment et comment y répondre ? Voici quelques pistes !
1. Quel montant puis-je emprunter ?
C’est la question par excellence.
Les candidats emprunteurs viennent vous voir avec un objectif de financement, mais il est courant qu’ils souhaitent aussi connaître leur capacité d’endettement (mensualités de crédit maximales) ainsi que la somme maximale qu’ils peuvent emprunter.
C’est en fait le point clé de l’analyse d’un dossier de prêt : additionner les revenus nets mensuels du candidat en incluant toutes les sources possibles (dont d’éventuels loyers perçus, etc.) et prendre connaissance des dettes existantes : elles seront retranchées du « réservoir » de la capacité d’endettement théorique.
Dans tous les cas, les critères HCSF (Haut Comité de Stabilité Financière) sont clairs : le taux d’endettement (ou taux d’effort) ne doit pas dépasser 35 %. Il existe toutefois quelques exceptions, notamment pour les restructurations de crédits ou lorsque les clients ont des revenus élevés et très diversifiés.
Dans tous les cas, la réalisation d’une simulation personnalisée vous permettra de répondre à cette question, en veillant bien à expliquer qu’il s’agit là de critères objectifs et normatifs.
2. Quel sera le coût total de mon crédit ?
Pour répondre à cette question, il est fondamental de décomposer les différents postes qui composent le coût total du crédit.
- Le capital emprunté (encore appelé « principal »)
- Les intérêts du crédit (qui s’appliquent la plupart du temps sur une logique d’amortissement, qui permet de payer des mensualités fixes)
- Les frais annexes (assurance, frais de dossier, pénalités de remboursement anticipé…)
Pour dissiper tout malentendu, il est très important de parler clairement du rôle du TAEG (Taux Annuel Effectif Global) comme indicateur de référence et de comparer plusieurs offres.
Par exemple, il peut être intéressant, lors d’un entretien pour une restructuration de crédits, de montrer un « avant/après » en direct auprès du client en lui exposant une estimation des économies potentielles. Faites des chiffres vos alliés les plus proches !
3. Dois-je souscrire une assurance emprunteur ?
Aucune loi n’impose la souscription obligatoire d’une assurance emprunteur.
Mais la plupart du temps, elle est fortement conseillée ou rendue « de facto » obligatoire, puisque les banques accordent rarement un crédit sans cette couverture.
Par contre, comme courtier, vous pouvez dire à votre client qu’il n’est pas obligé de souscrire spécifiquement au contrat d’assurance qui lui est proposé.
Dans ce cas, présentez plusieurs devis d’assurance, tout en ne perdant pas de vue le principal : vous devez rester efficace !
4. Puis-je rembourser mon emprunt par anticipation ?
Le remboursement anticipé est une préoccupation récurrente. Notamment chez les emprunteurs qui envisagent une restructuration pour optimiser leur budget.
Pour répondre à cette question, il est important d’identifier les conditions de remboursement anticipé indiquées dans les contrats et de les présenter le plus simplement possible.
N’hésitez pas à exemplifier vos propos pour être certain que votre message est bien passé, en exposant minutieusement un scénario donné.
En matière de crédit, les quiproquos peuvent non seulement conduire à des déceptions, mais aussi à des risques juridiques dont vous devez vous prémunir.
5. En cas de baisse des taux, pourrai-je renégocier le taux d’intérêt de mon crédit ?
Les taux d’intérêt proposés par les établissements de crédit sont dépendants de nombreux aléas (politiques, financiers et économiques) et découlent de la décision d’une politique monétaire par la Banque Centrale Européenne (taux directeurs).
Ainsi, les taux auxquels un client endetté peut se refinancer peuvent évoluer favorablement.
Votre réponse doit permettre au client de comprendre que le taux d’un crédit peut être renégocié (rachat de crédit), mais que cela n’est pas sans coûts.
Entre les coûts de renégociation et les bénéfices de la réduction du taux, il s’agit donc de s’assurer que l’opération permet bien de faire des économies. Sinon, c’est le défaut de conseil qui vous guette.
6. Quelles sont les étapes pour obtenir un financement ?
Pour beaucoup de clients, le monde du crédit peut sembler opaque.
Cette question sous-entend souvent des inquiétudes, ainsi qu’un besoin criant de clarté.
Prenez votre temps. Fonctionnez par étape et n’hésitez pas à les lister sur une feuille de papier, à côté de votre client :
- Récolte des documents requis (documents d’identité, justificatifs de revenus…).
- Première analyse de la faisabilité du projet (en direct).
- Comparaison des offres.
- Présentation de la solution optimale pour l’emprunteur.
- Accompagnement jusqu’à la signature de l’offre et le déblocage des fonds.
7. Quels sont vos frais ?
Un courtier a pour obligation réglementaire de répondre à cette question avec la plus grande transparence. Son mode de rémunération est d’ailleurs stipulé dans le contrat de courtage.
Au besoin, expliquez comment fonctionne une commission d’intermédiation : un coût qui n’est pas directement supporté par le client, mais par l’organisme de crédit en faveur de son « apporteur d’affaires ».
8. Pourquoi ma demande a été refusée ?
Nous sommes là face à une question qui vous expose à un fort risque commercial (insatisfaction clientèle) et qui peut être très délicate à gérer. C’est la raison pour laquelle vous ne devez jamais présenter vos produits en sous-entendant que tout est gagné.
Ici, votre objectif est d’apporter une clarification objective sur les raisons du refus, en restant parfaitement optimiste (la fameuse logique du « Oui, si…», plutôt que du « Non, parce que… » !).
Ne revenez jamais vers le prospect sans solution.
Il pourrait comprendre que vous ne vous intéressez pas beaucoup à sa situation et que vous êtes seulement préoccupés par le fait de conclure des ventes faciles.
Améliorer ses réponses aux emprunteurs : devenir un maître du langage non verbal !
Pour un courtier, la phase des questions peut parfois être vue comme le passage d’un test désagréable.
Or, la confiance étant au cœur même de l’activité de courtier en financement, la moindre erreur peut faire naître un petit doute chez le prospect et aboutir à une fin malheureuse.
Vous n’avez pas le droit à l’erreur.
Une dernière chose : vous pourriez être tout à fait juste dans vos remarques et réponses auprès des clients. Mais cela reste largement insuffisant. Les emprunteurs qui sollicitent un courtier ont horreur d’être confrontés à une personne dont ils ont l’impression qu’elle lit un prompteur.
Ainsi, à l’occasion de l’échange, ils doivent non seulement comprendre qu’ils sont en présence d’un expert, mais aussi et surtout quelqu’un de sympathique.
Intéressez-vous à votre prospect, écoutez-le activement et n’hésitez pas à préciser ses questions en lui en reposant. De nombreuses études indiquent que les meilleurs entretiens clients sont ceux où le passage de parole est régulier. Pas ceux qui fonctionnent sous une logique de « cours magistral ».
D’autre part, n’oubliez pas aussi la règle des 3V en communication : d’après des études menées par Albert Mehrabian, 93 % de la communication serait non verbale. Ainsi, 7 % d’une prestation est verbale, 38 % est vocale et 55 % est visuelle. Vous avez bien lu : d’après ce professeur, seulement 7 % du message d’une communication se base sur le sens des mots.
Pour améliorer vos réponses aux questions, il n’y a donc pas de secret : le meilleur que vous puissiez faire est de vous former continuellement, non seulement comme expert en crédit, mais aussi comme commercial, et de travailler à la fois votre intonation et votre langage corporel.